mercredi 28 septembre 2016

Découverte des Vosges (Mercredi 28/09)

Vélo de La Bresse à Belfort (71 km, 800m ↑)

Matinée passée à visiter les Vosges, les monts et les lacs, les chalets inoccupés, les vaches vosgiennes...

Le lac des corbeaux
Plus sérieusement, la montée du ballon d'Alsace sur 8 km a été difficile, surtout quand on se fait dépasser par une vingtaine de cyclistes. Bienheureusement, une bière offerte là-haut n'a pas été de refus






Soirée avec 3 collocs qui travaillent dans l'automobile (pas Alstom). J'ai eu l'impression de retrouver le monde des ingénieurs avec la manière de parler, les sujets de conversations, et les blagues. On a mangé des aubergines au four, un oeuf sur le plat, et des pâtes à la sauce tomate. Il est dur de ne pas s'empiffrer quand on est invité, quand on a faim comme 4 et qu'il faut 2 rations d'un gaillard assez sportif pour être rassasié!

mardi 27 septembre 2016

Le bassin vosgien (Mardi 27/09)


Vélo de Saint-Dié-des-Vosges à La Bresse (48 km, 700m ↑)

Après une matinée à jouer avec la petite fille et un déjeuner de panais (carottes jaunes), je repars vers 14h00 pour une prochaine aventure. 



Les Vosges sont magnifiques, mais très vallonnées avec leurs petites collines boisées de hêtres, de sapins, et de chênes. Il a fallu 17 km et 2h de montée pour arriver au col du Valtin, 5 minutes pour le redescendre. Arrivée chez Dimitri et Guillaume, j'étais littéralement épuisée.



Voici la recette pour se requinquer:
- Une bière rafraîchissante et du porto, accompagnés de tartiflette au lard et aux cèpes, avec un peu de flammekueche et une feuille de salade. 
- Des cèpes cueillis ce matin même, avec des dés de comté et du reste de la tomme de vache de Malplaquet. 
- La Planète des Singes en arrière-plan, avec des falaises portugaises formant des tunnels souterrains ou des grottes cachées comme décor.



Mais il faut connaître le code d'entrée au cocktail d'idées en répondant à cette question: "Préfères-tu ton père ou ta mère?"
Et enfin si l'on veut dormir à Bresse, il est impératif de savoir ce que sont les brimbelles, quand même.

lundi 26 septembre 2016

Départ en solo (Lundi 26/09)

Vélo de Malplaquet à Saint-Dié-des-Vosges (38 km, 300m ↑)

Andy est reparti, me voilà seule.

Au revoir les blagues, les échanges, les observations, les réflexions, et le partage de culture (J'ai presque l'impression d'être déjà allée à Chypre!) Merci à toi et bon retour dans ton pays chaud.

Bonjour à la "spiritualité" (citation de mon hôte). Enfin, la solitude pour l'instant.

Heureusement, le couple de couchsurfeur et la petite Linda de 14 mois ont été très accueillants: pâtes au vrai curry arrosées de rosé, fromage frais de Turquie à la saumure et dégustation de cornichons faits maison avec un lot curry et un autre sans curry. En prime, on a pu assister à la masturbation de la tortue et au changement de position de l'iguane (son côté droit le démangeait): ces deux animaux ont le sang froid!




Question: préférez-vous lire les mangas ou les regarder? L'action a-t-elle plus de sens en direct ou en dessin?

jeudi 22 septembre 2016

WWOOF: Malplaquet (18/09 au 25/09), Bas-Rhin

Ferme de Malplaquet

La ferme est régie par un groupement d'agriculteurs appelé le GAEC. Une petite communauté constituée de 5 familles s'est installée sur ce terrain de 70 hectares en 1976, et la nouvelle génération remplace maintenant les premiers occupants.
Lien: https://libertytocreatetomorrow.wordpress.com/2014/08/20/la-ferme-de-malplaquet-produire-pour-survivre/
Il n'y a pas de hiérarchie, les décisions sont prises en commun parmi les membres qui gèrent leur propre temps de travail. Une des difficultés est de séparer la vie privée de la vie publique, mais les différences d'opinions ou de gestion de la vie quotidienne restent aussi des points majeurs à prendre en compte. La volonté des uns à faire de la ferme un "château" est réduite par par la nécessité de survivre dans le milieu rural. La ferme repose sur les subventions de la PAC (Politique Agricole Commune qui englobe 43% du budget de l'UE) comme beaucoup d'autres domaines ruraux. En outre, les agriculteurs ne sont souvent déclarés qu'à temps partiel, par manque d'argent.

Les travailleurs permanents doivent suivre un planning qui répartit les tâches à faire dans la semaine:
- La traite des vaches, des chèvres, et des brebis matin et soir
- La fabrication du fromage et des yaourts
- Le marché le mardi, mercredi, vendredi et samedi
Chacun est aussi spécialisé dans un domaine. Par exemple, un employé va s'occuper des parcs des brebis et de la transhumance, un autre des vaches, ou encore du fouin.

Il faut cependant souligner que seulement une minorité s'occupe des tâches ménagères et de la cuisine. Cet aspect est quelque peu négligé et pas assez mis en valeur, ce qui rend le lieu rustique et peu hospitalier au début. On est donc encore loin de notre château surplombant les collines boisées...
Mais on comprend bien vite qu'il est difficile de trouver le temps pour le confort, étant donné tout le travail à fournir. Malgré un premier apriori négatif, la ferme est très accueillante et agréable à vivre, avec des gens chaleureux et généreux sur qui repose le bon fonctionnement de la ferme. Merci à eux pour les repas partagés dont la plus grosse pizza jamais vue, le partage de leur connaissances, les échanges, et bien sûr leur gentillesse.

Nous avons eu l'occasion d'assister et de participer aux activités de la ferme:

1. La traite des vaches

On disait à l'époque que 20 vaches étaient suffisantes pour la survie d'une ferme. Ensuite avec les  nouvelles technologies et la baisse des prix, on est passé à 50, puis à 100. Ici, il n'y a que 22 vaches laitières, mais ils s'en sortent grâce à la fabrication du fromage et la vente des veaux.





Attention: végétariens, surtout s'abstenir!

On ne connait pas l'espérance de vie de ces vaches, car elles "partent" au bout de 5-10 ans, lorsqu'elle ne font plus assez de lait. Ces montbéliardes, excellentes laitières d'origine suisse, produisent ici environ 5 litres de lait à chaque traite. Cependant, si à la pesée (faite une fois par mois) elle ne produisent pas assez, elles doivent partir pour garder une productivité élevée. Depuis des décennies, les vaches sont suivies et il est malheureusement interdit de leur apporter une fin plus douce. La ferme n'en a pas le droit, et se doit de les envoyer autre part.

A la ferme, les vaches ne sont plus traites à la main, sinon les agriculteurs auraient des tendinites dès le 1er jour (on a 20 vaches à traire). Il faut d'abord nettoyer le pis avec de la laine de verre, puis tirer le peu de lait qui stagnait afin d'éviter les bactéries. Après le nettoyage, on branche la machine et la traite se fait par la pompe. Attention aux coups de pattes et au crottin de vache, certaines ont une sacrée humeur!

2. La traite des chèvres

Contrairement aux vaches, les chèvres ont souvent le droit à la retraite vers l'âge de 10 ans. Certains propriétaires aiment à garder une petite chèvre pour tondre la pelouse de leur jardin. Elles peuvent ainsi paisiblement passer la fin de leurs jours, sans avoir à redouter l'abattoir.
Les chèvres sont cependant moins résistantes au froid et produisent moins de lait: elles ne sont pas bien grosses! Ici la ferme a environ 100 chèvres à traire 2 fois par jour (une étude dit qu'il serait même plus rentable de les traire 3 fois par jour toutes les 8 heures, mais qui veut se lever à 6 heures?), et 2 boucs. Un bouc ne fait pas trop son travail, l'autre est lessivé et se repose en ce moment. C'est en effet l'époque pour les chèvres de se reproduire, afin qu'elles mettent bas vers le mois de février. Contrairement aux vaches, les chèvres sont saisonnières, et il est donc impossible de trouver du fromage de chèvre frais sur les marchés en décembre. Les chèvres de Malplaquet ne vont pas tarder à être taries.
La plupart sont pressées d'être traites, surtout parce qu'elles ont le droit à de la bonne nourriture. Elles se précipitent sur la plateforme en bois et se mettent immédiatement à manger. Alors on enlève le reste de lait de leurs pis. Il faut y aller fermement pour ne pas recevoir de coups de pattes. Ensuite la machine fait le travail.



3. Les brebis

Les brebis sont déjà taries, mais il faut s'en occuper tous les jours de l'année. Comme elles ne mangent plus l'herbe sur laquelle elles ont fait leurs besoins, il faut constamment agrandir les parcs avec des clôtures électriques. On considère qu'il faut un mois avant de réutiliser les prés, ce qui exige des transhumances plusieurs fois par semaine. Nous nous sommes occupés d'enterrer les piquets et de les tirer par le bas pour les empêcher de s'échapper, car la corde du bas n'est pas électrifiée (contact avec le sol).



La difficulté ici réside dans la délimitation des propriétés. Le berger se doit de connaître son territoire pour éviter tout conflit de voisinage. Il est déjà arrivé que des propriétaires se plaignent des brebis dans leur jardin: "Ce mouton a mangé mes acacias! Je vais en parler à votre boss" Les moutons font aussi saliver les jeunes ouvriers. Après un échange de plaisanteries, un des travailleurs nous lance: "ça y est elles s'en vont! Prenez les couteaux, les mecs, on se fait 2-3 brebis!". "Bon, la fête du mouton est passée, mais quand même!".
"Vous inquiétez pas, nos béliers vont les défendre".

4. La fabrication des produits laitiers

Ici, ils fabriquent le munster et la tomme de vache. Le munster, que vous connaissez si bien, a des origines alsaciennes et vosgiennes du XIème siècle. Sa préparation consiste à chauffer le lait à 33°C, d'y ajouter un ferment et de la présure, et d'en récupérer le lait caillé. La présure est une enzyme digestive, la chymosine, qui permet de faire coaguler le lait en séparant les protéines. Plus on en met, plus cela prend rapidement. Lorsque le lait est pris, on se met à le mélanger. Si on ne veut pas faire de Munster, on le chauffe tout de suite (ex: tomme de vache chauffée à 50°C pour obtenir de la pâte cuite).


Le reste du lait est souvent récupéré pour faire du sérac, un fromage léger consommé frais, mais le surplus est tout simplement donné aux cochons.

5. Le marché!

Nous voici sur la route à 6h du matin, direction Strasbourg.


Arrivée à Rothau (Samedi 17/09)

Train de Strasbourg à Rothau
Vélo de Rothau à la ferme de Malplaquet

Après 2h de montée sous la pluie, en poussant les vélos, nous voici enfin arrivés à Malplaquet.



Arrivée désastreuse, pas d'eau chaude ce jour-là, pas de chauffage.
Découragements, envie de partir, est-ce la fin???

vendredi 16 septembre 2016

Organisation (Vendredi 16/09)

Malheureusement, il faut s'organiser. La journée est consacrée à contacter les fermes afin de confirmer les dates d'arrivée et de départ. Et à définir le trajet vers Lyon.

Rencontre d'un breton dans un café alsacien qui veut me faire partager sa culture. Voici une liste de livres conseillés:
- Le Cheval d'orgueil (Pierre-Jakez Hélias)
- Le Cheval couché (Xavier Grall)

Soirée autour d'une tarte flambée:


Autour du Rhin et des moustiques (Jeudi 15/09)

Vélo de Mittlerer Oberrhein à Strasbourg (33 km)

Au réveil, nos voisins suisses côté allemand viennent nous apporter une tasse de café au lait et nous commençons à discuter un peu en alleglais. Ils reviennent juste de la Norvège avec leur énorme caravane. Ils ont beaucoup voyagé, en particulier aux Etats-Unis (Las Vegas). Avant de partir, on ramène avec nous une tablette de chocolat... suisse!


Aujourd'hui, c'est le pneu d'Andy qui crève et il est temps de le changer. Au bord du Rhin, je demande à 2 allemands qui nettoient au karcher les bornes kilométriques de la piste cyclable s'il y a un marchand de vélo pas loin. Pour nous dépanner, ils nous emmènent dans leur véhicule jusqu'au magasin le plus proche afin d'acheter un pneu.



La route au bord du Rhin:


jeudi 15 septembre 2016

Camping sans tente (Mercredi 14/09)

Vélo de Rastatt à Mittlerer Oberrhein (22 km)

Nous nous levons tardivement et passons la matinée à prendre un petit-déjeuner de luxe, jusqu'à 13h, autour de sujets de conversation variés allant de Liddle aux carreaux de la cuisine.


Notre première crevaison a lieu 15 min après le départ, on change donc la chambre à air, mais le pneu est endommagé. L'explosion a été impressionnant, comme un ballon de baudruche qui éclate.
Nous arrivons relativement tôt au camping - petit retard car notre hôte de Strasbourg a eu un accident de voiture - et nous installons notre "tente":



mercredi 14 septembre 2016

Comment faire face à la chaleur? (Mardi 13/09)

Vélo de Karlsruhe à Rastatt (40 km)


Au petit-déjeuner, les allemands proposent généralement des toasts, de la confiture, du miel, et surtout du fromage. Je découvre les toast au fromage-miel, très bons pour commencer une journée ensoleillée. Nous avons donc passé une matinée tranquile où nous nous sommes abandonnés dans des pays exotiques. Merci à nos hôtes :)

La journée a été relativement courte, entrecoupée de trois agréables moments:
- La fois où il y avait un éléphant

- La fois où nous nous sommes arrêtés pour cueillir des pommes. J'ai fait découvrir à mon compagnon le plaisir de manger des fruits, à l'ombre du pommier recouvert de mille pommes.
- La fois ou nous avons savouré des glaces. Je n'ai jamais mangé autant de glaces de ma vie: 3 dominos et des choux. Il y en avait tant que j'en ai distribué aux clients du magasin. Un homme immigrant d'Asie avec son fils, qui ont souri et ont été reconnaissant, et un couple d'allemand qui, quant à eux, s'apprêtaient à me payer pour manger un petit chou. Une grande différence dans les mentalités: l'un a le sens du partage, l'autre est plus dans l'échange ou le troc.



Et voici notre 4ème hôte Toben qui nous souhaite la bienvenue avec de la bonne Pils sur la terrasse. Ses parents nous rejoignent peu après, tous très accueillants et chaleureux, avec le chien Nilos qui adore les caresses.




Merci aussi à Toben pour l'excellent repas (ou si je puis l'appeler le 5ème repas de minuit), une spécialité de raviolis de la région (des Bürger avec de la feta, des légumes, et 10% de viande).



mardi 13 septembre 2016

L'arbre de la sagesse (Lundi 12/09)

Vélo de Schwetzingen à Karlsruhe en passant par Heidelberg (70 km)

Notre hôte nous ayant conseillé de visiter Heidelberg, nous profitons de l'occasion pour découvrir le fameux "Philosophenweg" qui se termine aux pieds d'un noyer magnifique. A cause de la montée, l'effort ne m'a pas permis de penser philosophiquement, ce qui est bien dommage. C'était le temps qui nous manquait, sinon j'aurais volontiers vagabondé au milieu des fleurs, m'extasiant devant le château qui surplombe la vieille ville.

Le noyer

Vue du Philosophenweg


Nous nous sommes arrêter afin de goûter aux spécialités de la région: les Schneeballträum (ou boules de neige de rêve). Comme on peut le voir sur la photo, c'était plutôt des boules cachemardesques, très sec alors que nous étions assoiffés et copieux.




Les températures avoisinaient les 36°C, et 4 ou 5 litres d'eau dans la journée suffisaient tout juste.

Arrivée à Karlsruhe
Notre hôte Corina et Umar nous accueillent avec une pizza préparée maison, autour de voyages aux Philippines. 



dimanche 11 septembre 2016

Journée en Allemagne, villages déserts (Dimanche 11/09)

Vélo de Einhausen à Schwetzingen (40 km)





Un magnifique petit déjeuner sur la terrasse nous attend ce matin: bretzels tout chauds sortant du four, pain bio, fromage frais, fromage aux épices, poires, sauce au gingembre et aux lentilles, et un café préparé avec amour avec un filtre par tasse. Un grand merci à Catia!




.




Le départ s'est effectué près d'un distributeur de cigarettes. Il faut bien encourager les gens à fumer, quand même






Puis le trajet s'est déroulé sans encombre:

Route barrée sans déviation
C'est bon, il est 14h!


Notre deuxième hôte, nous rejoint à la terrasse. Elle nous apprend comment laisser un pourboire en Allemagne (Trinkgeld): il ne se laisse pas sur la table, mais se donne en payant l'addition. Vers 20h, elle nous prépare un "Wurst mit Linsen" accompagné de vin blanc. Il faut d'abord couper la saucisse en petits morceaux, puis manger l'ensemble avec une cuillère à soupe. En dessert, nous dégustons un café grec avec le marc au fond de la tasse. Encore un grand merci pour cette mémorable soirée, qui nous a touché au fond du coeur.


Un petit peu d'histoire avant d'aller se coucher, racontée par notre ami Andy puis tirée de Wikipédia: l'opération Attila de 1974.
En 1960, Chypre obtient son indépendance du Royaume-Uni.
En 1974, des nationalistes grecs tentent un coup d'Etat afin d'annexer Chypre, ce qui entraîne l'invasion turque de 38% du nord du territoire chypriote, le prétexte étant la protection des communautés turques.
Ainsi la séparation Nord-Sud est toujours un sujet d'actualité, et une volonté de réunifier l'île se fait entendre.

Départ! (samedi 10/09)

Train de Paris à Francfort (13h01 - 16h58)
Train de Francfort à Bensheim (19h06 - 20h30)
Vélo de Bensheim à Einhausen (7 km, 20h30 - 21h)

Rencontre de mon compagnon de voyage venant de Chypre, puis départ tardif à 20h30 de Bensheim, après le remontage des vélos.


Nous arrivons chez notre première hôte Catia. Elle nous accueille chaleureusement avec une quiche aux épinards, fromage, et tomates séchées, et du vin pétillant (une spécialité locale). La bouteille de vin avait comme logo un vélo, une petite marque d'humour de notre couchsurfer.
Fatigue, donc soirée assez courte...

Voici le village d'Einhausen: